Du Limpopo à Zavora – 456km

Du Limpopo à Zavora – 456km

A nous le Mozambique ! Ce matin, on se lève tot pour profiter des premières lueurs sur notre lac. Les couleurs sont encore automnales, et après les toasts au feu de bois du petit déjeuner, on repart sur les pistes. Je tiens à préciser au passage que ce campsite est vraiment exceptionnel : Beau, bien entretenu, des gérants très gentils, et loin de tout. A conseiller si vous êtes respectueux de l’endroit !

Séverine évite les grosses pierres qui jalonnent la piste. On passe par de beaux paysages dans les plaines et les vallées jusqu’à la frontière du parc où l’on peut acheter la « 3rd party insurance » ou « Seguro », obligatoire au Mozambique. Le poste est une improbable barrière au milieu de nulle part, avec une petite cabane sous un arbre. Puis, nous continuons en prenant des autostoppeurs à qui on a demandé notre chemin. Ils nous indiquent qu’il faut bien passer sur le barrage et nous tiendront compagnie jusqu’au village de Massingir. L’une t’entre elle n’était jamais monté dans une voiture !

La tar road commence et nous suivra quelques heures. Macarretane, Guija, Canicado.. Les villages défilent. On aurait pu passer par le pont tout neuf de Chokwe, mais on a tourné avant car je croyais qu’il n’avait pas été refait. A Chibuto, on retrouve les pistes de terre bien rouge bordés d’arbres verts. Avec le ciel bleu, le contraste est saisissant. On double quelques kadongueros (Camionettes-monospaces qui servent de bus, pleines à craquer de gens avec de nombreuses affaires sur le toit, dans le coffre, dans une carriole..), mais ce sont surtout des piétons que nous doublons, en essayant de faire notre possible pour ne pas les recouvrir de poussière. Choc de civilisations entre un porteur de bois et deux blancs dans leur grosse auto. Mais un sourire, un signe de la main les relient. Séverine me compte l’Angola en comparant ce que l’on découvre au fil des kilomètres. Ici, les maisons sont plus jolies, plus solides, des champs et des enfants qui y jouent. Pas d’ordures qui trainent, tout est propre.

On relie la fameuse EN1, la route qui suit la cote. Le bitume est plutôt bon et les voitures moins nombreuses que je pensais. Surtout des pietons et des vélos. On croise de petits villages peints aux couleurs des deux opérateurs de téléphonie mobile d’ici. Un village bleu pour Vodacom suivi d’un village jaune pour MCel. De vieilles bâtisses portugaises défient le temps entre les cases et les étals d’improbables vendeurs. La route est belle avec sa couleur violette, bordée d’une terre rouge et de palmiers élancés, une végétation d’un vert éclatant.