Namutoni (Etosha) – 609km
En route pour l’aventure. Se réveiller sous un ciel bleu, entendre des francais à table à coté de nous. Une grande table entre nous avec d’étranges petits animaux en métal.
On charge le camion, on règle quelques formalités : Courses, loueur, et même un petit tour en ville pour trouver la « Namibian Wildlife ». Séverine se moque de moi qui ai les yeux rivés sur le GPS alors que les bureaux que l’on cherche sont sous nos yeux.. Un européen en Afrique..
C’est parti. Je suis étonné de voir plein de voitures sur la route. Je m’imaginais ce pays complètement désert alors qu’il y a de gros 4×4, des vieilles voitures, et même des radars ! On passe des villes qui ne sont en fait que des rues, construites autour d’un supermarché et d’une station essence. On fait le plein à mi réservoir. Des enfants essayent de nous vendre des noix taillées avec notre nom dessus. On cède, et finalement on sera bien content d’avoir ces deux noix étranges dans notre fourgon. Je suis un peu choqué par ce négoce à l’africaine, cette facon de vouloir parler aux gens et de raconter la tristesse pour obtenir deux billets. On se sent si fautifs de débarquer dans ce pays avec nos jouets hors de prix, et de voir des gamins sans famille avec de vieux tshirts troués nous parler de Zidane, nous parler simplement, sans trop nous agresser. Goliath va à la rencontre de David.
Séverine m’emmène manger dans un fast food. Elle fait attention à moi, elle sait que ce n’est pas facile de débarquer dans un monde comme cela. Meme elle ne s’y habitue pas vraiment. On reprend la route, un peu en retard sur nos prévisions. Un court arrêt à Tsumeb pour faire le plein de bois pour le braai du soir. Encore une petite ville minière posée là, on ne sait plus vraiment pourquoi. Direction le soleil couchant, sur fond de musiques africaines. Les grands espaces, la liberté.
On arrive à la nuit tombée au poste de Namutoni. Un sourire, le garde nous laisse passer en expédiant les formalités d’usage. Encore une dizaine de kilomètres avant le camp. On roule doucement, on croise nos premiers zèbres affolés par les phares. La porte du camp est fermée. On attends, ne sachant plus trop quoi faire. Un garde arrive et nous fait la morale d’arriver si tard. Il consent à nous ouvrir l’entrée de service, et on rentre dans le camp comme deux garnements qui n’ont pas entendu la cloche de la récré sonner. Des campeurs et des braais partout. On monte la tente à la frontale, on fait notre feu, notre première grillade, notre premier camping, rien que tous les deux.