Punta do Ouro – 60km

Punta do Ouro – 60km

On resterait bien au bout du monde. Mais il nous reste pas mal de « deep sandy track » et nous ne sommes pas bien sûr des pistes, car celles décrites sur le GPS comportent des trous.. Alors on plie tout notre barda, et on repart ! Les collines, les bois et les lacs s’enchainent. On s’arrêtera à coté de l’un d’entre eux en faisant attention aux crocodiles pour une petite pause. Puis nous continuerons jusqu’à la fameuse entrée Sud, si difficile à trouver. Et c’est vrai que la piste pour y arriver est un tout petit chemin perdu dans les hautes herbes.

On sort du parc, et on décide de continuer par la piste de la cote : Deux traces de sable dans lesquelles on cale les roues, au milieu d’une savane à perte de vue. Sur notre coté, un feu nettoie quelques hectares. Mais bientôt, de l’herbe toute verte repoussera à cet endroit, et fera le bonheur des animaux. On s’arrête manger sous un gros arbre sans trop s’éloigner de la piste car il reste peut-être encore des mines ici aussi. Des crudités, de la viande d’hier, des chips, du pain et du biltong bien sûr ! Un vrai festin. Puis on repart dans le gros sable profond en se disant que si les portugais du ferry sont passé par ces pistes sans panneaux, ils doivent nous haïr !

On passe par Punta Malangane. Rien de tentant, on continue. Le paysage change et les gens ne nous saluent plus vraiment. Pour la première fois depuis que l’on est rentré dans le pays, on rencontre des gens avec un air triste. Et on comprendra vite pourquoi en rencontrant les premier 4×4 rutilants qui trainent leur scooter des mers, ou des tribus de petits cochons roses sur leur Quads. Cette tribu a élu domicile au camping de Punta do Ouro, notre destination.

On est fatigués par cette route et on plante la tente au milieu de tous ces hooligans buveurs de bière. Un choc des civilisations. Que fait on là ? Comment on a pu arriver ici après ces 11 jours de calme et de sérénité ? On tente de s’éclipser sur la plage et on découvre quelques surfers attendant leurs vagues. Des pécheurs à intervalles réguliers sur la plage, quelques promeneurs, et au loin.. Nos portugais !

La marée monte, il faut rentrer au campement. On passera prendre des infos aux clubs de plongée. Un grand blond nous accueille et nous dit qu’ils sortent un peu tard demain, donc qu’on a le temps de se décider demain matin. Mais il faut savoir que les tarifs d’ici sont prévus pour des gens restant la semaine et non pas un jour ou deux. On verra donc l’état de mon dos et nos envies du jour. Pour l’instant, juste envie d’une douche, d’anti-moustiques et direction le petit resto de la plage. Au menu, deux bières du seafood et traditionnel barracuda. Le serveur ne comprend pas le portugais et les prix sont en rands. Est-on toujours au Mozambique ?

De retour au camping, on aperçoit deux voitures à coté de nous : un Landy et une Nissan kea. Ils discutent autour d’un grand feu de bois, un profil d’aventuriers. Mais il est tard, et nous rentrons sous notre tente.